Immobilier locatif : 1 million de logements en moins pour les locataires d’ici 30 mois ?rzvv

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Avec l’interdiction progressive de mise en location des passoires thermiques, 1,3 million de logements notés F et G sur le DPE risquent d’être déclarés indécents d’ici à début 2028, s’inquiète la Fnaim. A moins de rénovations énergétiques potentiellement coûteuses, surtout avec les évolutions à venir de MaPrimeRénov’.

Les résultats de Parcoursup tombés, la vraie galère commence. Celle consistant à dénicher pour votre rejeton un appartement à louer dans la ville où il est admis en prépa, à 500 kilomètres de chez vous. Le nombre d’annonces de locations nues en France est en effet tombé à environ 800 000 aujourd’hui, soit deux fois moins qu’en 2018, selon les données publiées par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) ce mercredi 18 juin. Il est vrai que ces dernières années ont été riches de mesures propres à décourager l’investissement locatif, avec l’instauration d’un permis de louer, l’expérimentation de l’encadrement des loyers ou encore l’interdiction progressive de mise en location des passoires thermiques.

Prévue par la loi Climat et résilience de 2021, cette dernière initiative risque de produire ses pleins effets sur le marché locatif dans moins de trois ans, avertit Loïc Cantin, président de la Fnaim. Le nombre de logements privés (par opposition aux HLM) notés G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE), interdits de mise en location depuis le 1er janvier 2025, s’élève à 570 000. Quant aux biens classés F, qui seront frappés de la même interdiction au 1er janvier 2028, ils sont au nombre de 740 000. C’est donc «un total de 1,3 million de logements, soit 20% du parc privé locatif français, qui risquent d’être déclarés indécents sur le plan énergétique dans seulement 30 mois, aggravant ainsi l’attrition du marché locatif », s’alarme Loïc Cantin.

Suspension temporaire de MaPrimeRénov’

Pour éviter cela, il faudrait que tous ces logements sortent du statut de passoire thermique d’ici à début 2028. Mais une rénovation énergétique dite «d’ampleur», susceptible d’améliorer d’au moins deux crans la note du DPE, coûte en moyenne 40 000 euros, selon le ministère du Logement ! C’est dire si MaPrimeRénov’, la principale aide publique à la rénovation énergétique des logements privés, est bienvenue pour nombre de propriétaires bailleurs.

Manque de chance, dès ce lundi 23 juin et jusqu’à la mi-septembre, il ne sera plus possible de déposer une demande de MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur. Le gouvernement a décidé cette suspension provisoire pour faire le tri entre les demandes en bonne et due forme et celles, nombreuses, de fraudeurs aux aides publiques. Et lorsqu’il sera de nouveau possible de demander MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur, à partir du 15 septembre, ses conditions d’octroi seront durcies.

MaPrimeRénov’ : derniers jours pour déposer votre dossier pour ces travaux avant la suspension !

La proposition de loi «DPE G» toujours pas au menu de l’Assemblée

«Une décision incompréhensible dans le contexte actuel du logement», pour la Fnaim. Qui «demande des comptes à l’Etat : s’il n’a pas les moyens de ses ambitions en matière de performance énergétique, qu’il les revoie à la baisse, au lieu de faire peser l’instabilité et les revirements sur les ménages !».

La fédération est d’autant plus remontée que la proposition de loi instaurant des dérogations aux obligations de performance énergétique pour les logements situés en copropriété, où les rénovations sont complexes à mettre en œuvre, n’a toujours pas été examinée par les députés. Le Sénat l’a adoptée le 1er avril mais elle «est toujours en attente d’une inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale», fulmine Loïc Cantin. Confiant son «peu d’espoir de la voir inscrite très prochainement, et peut-être même pas en septembre».

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